
AI4CC
Améliorer le dépistage du Cancer du col de l’utérus grâce à l’action combinée d’un test HPV et de l’Intelligence Artificielle
En bref
Le cancer du col de l’utérus constitue une urgence de santé publique mondiale, touchant particulièrement les pays à faibles et moyens revenus (LMIC), où se concentrent plus de 90 % des décès. Pourtant, il s'agit d'une maladie évitable grâce à des mesures de prévention : la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), le dépistage précoce et le traitement des lésions précancéreuses. Toutefois, dans les contextes où MSF intervient, ces outils restent souvent inaccessibles.
Pour répondre à cette inégalité d’accès aux soins, La Fondation MSF, en partenariat avec MSF et Epicentre, s’est engagée dans un projet de transformation du dépistage, en rejoignant l’étude internationale PAVE (Papillomavirus and Automated Visual Evaluation), coordonné par le National Cancer Institute (NCI) des États-Unis.
Ce projet repose sur une double innovation :
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Un test HPV simplifié, plus accessible et moins coûteux,
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Et un outil d’intelligence artificielle (IA) capable d’analyser les images du col de l’utérus et de détecter automatiquement les lésions précancéreuses.
L’étude PAVE porte sur 50 000 femmes réparties dans 9 pays, dont le Malawi, où La Fondation MSF a coordonné une première étude clinique incluant 6 000 femmes. Les résultats sont attendus en 2025.
Au-delà de la recherche, l’ambition du projet AI4CC (Artificial Intelligence for Cervical Cancer) est d’intégrer durablement ces innovations dans les pratiques de soins de terrain, pour améliorer l’accès au dépistage et réduire la mortalité liée à ce cancer.
Où en est le projet ?
Actualités du projet
En détail
UNE ÉPIDÉMIE ÉVITABLE MAIS NÉGLIGÉE
Le cancer du col de l’utérus est causé à 95 % par une infection persistante à certaines souches du papillomavirus (HPV). Dans les pays à haut revenu, la vaccination et le dépistage régulier ont permis de réduire considérablement l’incidence de cette maladie. Mais dans les LMIC, l’accès à la prévention reste extrêmement limité.
Au Malawi, le cancer du col est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Les données de 2020 (WCRF) indiquent 4 145 nouveaux cas et 2 905 décès dans le pays.
Depuis 2018, MSF a mis en place un programme structuré à Blantyre, basé à l’hôpital central Queen Elizabeth, pour offrir :
- Le dépistage par VIA,
- Le traitement des lésions précancéreuses (ablation thermique),
- La chirurgie spécialisée pour les cancers à un stade précoce,
- Les soins palliatifs pour les cas avancés.

L’ETUDE PAVE : UNE COLLABORATION INTERNATIONALE INEDITE
Le consortium de l’étude PAVE, coordonné par le NCI, rassemble des institutions médicales et de recherche du monde entier et qui opèrent dans neuf pays : Brésil, Nigeria, Salvador, Tanzanie, Malawi, Eswatini, Cambodge, Honduras, et République dominicaine. L’étude, porte sur 50 000 femmes au total, et vise à tester une nouvelle approche de dépistage du cancer du col de l’utérus, sur des cohortes représentatives de la diversité des contextes LMIC.
Les objectifs sont de :
- Valider la performance d’un test HPV de nouvelle génération ;
- Évaluer un algorithme d’IA capable de guider les soignants dans l’interprétation des images VIA, en automatisant une tâche aujourd’hui sujette à erreur humaine
- Ouvrir la voie à une intégration open source de cette technologie dans les systèmes de santé locaux.

LE ROLE CLE DE LA FONDATION MSF
Au sein de ce consortium, La Fondation MSF assure plusieurs missions :
- La coordination opérationnelle de l’étude au Malawi (6000 femmes);
- Le financement de certaines études complémentaires, centrées sur les populations les plus vulnérables ;
- L’accompagnement des équipes MSF et des autorités sanitaires locales pour une adoption durable des outils développés ;
- La préparation de la phase d’intégration de l’IA dans les pratiques cliniques quotidiennes.
Ce projet, à la croisée de la recherche, de la médecine et de l’innovation technologique, reflète l’engagement de La Fondation MSF à développer des solutions concrètes, durables et accessibles, au service des patients les plus vulnérables.
