LES MICROPATCHS VACCINAUX

Une innovation
La rougeole reste l’une des principales causes de mortalité évitable chez les enfants dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec près de 100 000 décès par an.
Malgré l’existence d’un vaccin efficace, la couverture vaccinale demeure insuffisante dans de nombreuses zones d’intervention de MSF. Si l’association organise régulièrement des campagnes de vaccination, ces campagnes restent complexes à mettre en œuvre, notamment en raison de la nécessité d’un personnel qualifié, de l’utilisation d’aiguilles et de seringues, de la gestion des déchets, et de la contrainte liée à la chaîne du froid.
Pour répondre à ces obstacles, MSF s’intéresse à une innovation prometteuse : les micropatchs vaccinaux, ou Microarray Patches (MAPs), qui permettent d’administrer des vaccins par voie cutanée, sans aiguille ni seringue.
L’engagement de MSF
Depuis 2018, MSF suit de près le développement de cette technologie, qui pourrait transformer l’approche vaccinale dans les contextes instables. Trois candidats pour un vaccin combiné rougeole-rubéole sont aujourd’hui sont à différents stades d’essais cliniques.
Ces micropatchs présentent plusieurs avantages :
-
Utilisation facilitée, potentiellement, même par du personnel non médical
-
Absence d’aiguille et de seringue, limitant les risques de blessures et la production de déchets
-
Meilleure stabilité thermique, réduisant la dépendance à la chaîne du froid et offrant la possibilité d’une utilisation hors chaine de froid pour le ‘dernier kilomètre’
Avec une autorisation espérée d’ici 2030, MSF et La Fondation MSF souhaitent garantir que ces dispositifs soient opérationnels dès leur lancement, notamment dans des contextes à forts besoins : épidémies, zones reculées, enfants de moins de 9 mois ou populations déplacées.
Le rôle de La Fondation MSF
Forte de son expertise en innovation médicale et de sa proximité avec les terrains d’intervention de l’association, La Fondation MSF joue un rôle central pour porter la voix de MSF dans le développement des micropatchs et s’assurer qu’ils répondent aux contextes humanitaires.
Dans une posture d’influence, elle entretient un dialogue continu avec les acteurs clés du secteur – industriels, chercheurs, institutions de santé – pour garantir que les besoins opérationnels de MSF soient pris en compte dans les prochaines étapes : conception du produit, définition des conditions de mise en œuvre, et recommandations d’usage. Elle veille également à ce que les populations souvent exclues des essais cliniques initiaux soient intégrées dans les futures phases de recherche.
Ainsi, en 2025, La Fondation MSF soutient la candidature d’Epicentre à un appel d’offres de l’OMS pour conduire une étude de pré-implémentation sur un site MSF dans la région du Grand Katanga (République démocratique du Congo). Cette étude vise à évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et les conditions de mise en œuvre concrètes des micropatchs en contexte opérationnel.
L’objectif : faire en sorte que cette technologie passe du stade de promesse à celui de solution concrète, au service de l’équité vaccinale dans les contextes les plus précaires.
