Notre approche

L’introduction de nouveaux outils, de nouvelles recommandations ou réflexions qui interviennent en amont ou en aval de la prise en charge des patients contribue à améliorer les soins. C’est le cas par exemple quand un nouveau test de diagnostic rapide entre sur le marché ou qu’une application permet d’échanger des sms avec une cohorte de patients vulnérables permettant ainsi un meilleur suivi à distance de leur traitement et de leur évolution clinique. C'est ici qu'intervient La Fondation MSF. Notre équipe, totalement intégrée dans MSF, est en prise directe avec les problématiques concrètes observées sur les terrains. C'est pour y répondre, que nous assemblons les ressources et les savoirs uniques de MSF avec les compétences externes de partenaires engagés sur des technologies et savoirs complémentaires.

La Mission de la Fondation

Créatrice de nouveaux outils médicaux pour les patients les plus vulnérables

La mission de La Fondation MSF est de délivrer des solutions en amont ou en aval de la prise en charge de MSF (le “péri prise en charge”) qui améliorent la prise en charge médicale dans les situations où MSF intervient.

Comment ? En créant les conditions de coopération entre ces énergies et ces savoirs multidisciplinaires (médical, technologique, épidémiologique, sociologique), en valorisant les ressources auxquelles nous avons accès dans MSF et en optimisant notre réseau de partenaires extérieurs. Ce que nous offrons ce sont de nouveaux produits ou approches répondant à une problématique médicale: une pathologie, un manque d’accès au diagnostic, un manque de suivi dans la rééducation du patient. Au fil des années et de conduite de projet de R&D, nous avons acquis une expertise dans la gestion de projets multipartenaires à forte incertitude, ainsi que des compétences transversales sur la réglementation, la protection des données, la mise en place de cadre éthique et juridique …Si vous souhaitez en savoir plus, venez découvrir les projets que nous développons :

Voir nos projets

Nous participons à la mise à disposition d’Outils de diagnostic, de prévention, de prise en charge des patients qui ont pour vocation d’améliorer la façon dont MSF fournit des soins de santé

À la croisée de trois disciplines

Sciences sociales et connaissance humanitaire

Le Centre de Réflexion sur l'Action et les Savoirs Humanitaires (Crash) est une structure originale dans le monde des ONG. Sa raison d'être : animer le débat et la réflexion critique sur les pratiques de terrain et le positionnement public afin d'améliorer l'action de l'association.

Les membres du Crash réalisent et dirigent des études et analyses concernant l'action de MSF. Ils participent aux sessions de formation interne ainsi qu'à des missions d'évaluation de terrain. Enfin, ils représentent l'association dans des réunions, colloques et autres lieux de recherche et de réflexion liés en particulier à des universités, des organismes intergouvernementaux et des ONG.

Pour en savoir plus Visitez le site dédié : MSF Crash.

Technologies Numériques

Le potentiel du numérique pour mieux soigner n’est pas nouveau. Qu’il s’agisse de l’utilisation des scanners et imprimantes 3D afin de fabriquer des prothèses, de l’intégration de l’intelligence artificielle pour améliorer un outil diagnostic ou de l’utilisation de la téléphonie mobile pour accélérer les procédures d’alerte épidémique, les algorithmes et les outils de télécommunication font désormais partie intégrante du cadre de travail de l’aide médical internationale.

Mais afin de passer de la théorie à la pratique de façon durable, il est essentiel de définir le bon usage de cette santé numérique afin qu’elle résulte dans l’amélioration de la qualité des soins, dans l’amélioration de l’accès et dans l’amélioration de la relation patients-médecins. Pour ce faire, il est essentiel de concevoir ces applications avec les parties prenantes des systèmes de santé où nous travaillons, avec les opérateurs téléphoniques locaux, avec les régulateurs et surtout de poursuivre un travail exigeant d’évaluation scientifique. Il reste encore de nombreux efforts à fournir afin de poser un cadre réglementaire et éthique adapté. Ce sont là les conditions nécessaires à lever les obstacles qui entravent encore leur déploiement à large échelle.

Médecine humanitaire

“L'urgence et les contraintes de certaines catastrophes contraignent les équipes MSF aux prises de risques, faute de se résigner à de nombreuses souffrances, à des handicaps et des morts jugés évitables. Renoncer à des habitudes devenues inefficaces, à des protocoles officiels, peut conduire à faire moins bien, à porter tort et dilapider des ressources, mais manquer d'initiative revient à accepter une situation médicale critique”. (Ouvrage : Innovations médicales en situations humanitaires)

Contraints par des situations extrêmes et des manques de ressources, le personnel médical et para-médical de MSF ainsi que les responsables des opérations ont dû innover depuis la création de l’association en introduisant de nouvelles pratiques médicales en situations humanitaires ou en créant des satellites dédiés (DnDi, CAME, EPICENTRE, MSF LOGISTIQUE) pour approfondir le sujet, vous pouvez vous référer à cet article du Crash.

Au coeur du mouvement MSF

Prenons un exemple concret : Antibiogo.
En étant au cœur des opérations MSF, nous avons pris connaissance d’un problème qui existait au niveau des laboratoires de bactériologie de MSF. Les techniciens de laboratoire parvenaient à effectuer un test de sensibilité des bactéries aux antibiotiques (AST) mais éprouvaient des difficultés à produire l’interprétation complexe requise, normalement réalisée par un microbiologiste, pour orienter correctement le clinicien vers l'antibiotique le mieux adapté.

Les référents médicaux de MSF nous ont remonté cette problématique observée, quantifiée et basée sur leur expérience de terrain. Après une étude de marché sur les dispositifs existants peu concluante nous sommes partis de l’hypothèse formulée par un chercheur en bioinformatique et une docteure en microbiologie de MSF : la reconnaissance d’image et l’intelligence artificielle pourraient aider à surmonter la pénurie de microbiologistes. Enfin un généreux donateur a accepté de financer cette partie risquée du projet.

Des partenaires engagés et complémentaires

Continuons avec Antibiogo.
Nous avons donc mis en place un consortium avec un Hôpital universitaire français et plusieurs centres de recherche académique afin de produire une preuve de concept qui a validé notre hypothèse.
Mais la route est longue entre une publication sur un prototype et un dispositif médical certifié destiné à une utilisation large par des utilisateurs non experts.
Nous avons été accompagnés par une douzaine de bénévoles développeurs d’une grande société de services informatiques pour nous aider à passer du concept au produit.
Une PME française a accepté de nous offrir la licence d’exploitation de son système expert pour l’intégrer au dispositif.

Cette analyse et cet assemblage de ressources s’inscrivent dans un temps long et c’est une temporalité incompressible qui n’est pas celle des activités de routine de l’association. La Fondation MSF complémente ainsi le travail de l’association. D’autre part, l’inclusion des acteurs de l’écosystème dans lequel va se greffer l’innovation permet d’optimiser les chances d’un réel changement de pratiques et d’avoir un impact sur la prise en charge des patients vulnérables: C’est là le cœur de notre métier.

Nous avons été soutenus par des spécialistes juridiques, éthiques, épidémiologiques et réglementaires afin de pouvoir mettre à disposition du plus grand nombre cette application de diagnostic in vitro gratuitement. Enfin nous continuons d’inclure des partenaires de recherche et responsables de politique sanitaire dans nos pays cibles afin de valider scientifiquement l’innovation.

Nous avons donc initié notre réflexion avec ce qui remontait des terrains MSF et avons ensuite agrégé les compétences externes de partenaires tout le long de la chaîne de création d’une innovation médicale. Pour plus d’info sur Antibiogo : projet Antibiogo